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Les biais cognitifs : ces pièges invisibles qui influencent nos décisions

Photo du rédacteur: Catherine LE MEURCatherine LE MEUR

Vous est-il déjà arrivé de juger un collègue uniquement sur une première impression ? Ou de préférer une idée simplement parce qu’elle venait de votre collaborateur préféré ? Si oui, félicitations : vous êtes humain. Et comme tout le monde, vous êtes soumis aux biais cognitifs.


Mais qu’est-ce qu’un biais cognitif ?


Les biais cognitifs sont des raccourcis mentaux que notre cerveau utilise pour traiter rapidement l’information. Chaque jour, nous devons faire face à des milliers de décisions, des plus simples aux plus complexes. Pour gagner du temps et économiser de l’énergie, notre cerveau simplifie la réalité. Pratique, non ? Sauf que ces raccourcis nous conduisent parfois à des erreurs de perception, de jugement ou de mémoire.


Vous avez probablement entendu parler de certains d’entre eux :

  • Le biais de confirmation : on cherche inconsciemment des informations qui confirment nos idées préconçues. Par exemple, lors d’un recrutement, si l’on pense qu’un candidat est idéal dès le début, on aura tendance à ne retenir que les éléments qui confirment cette impression, quitte à occulter les autres éléments.

  • L’effet de halo : une qualité perçue (comme la confiance ou l’élégance) influence notre jugement global. C’est ce qui fait qu’un collaborateur souriant peut être vu comme compétent, même si cela n’a aucun lien direct.

  • Le biais de négativité : notre cerveau retient plus facilement les expériences négatives que les positives. Une remarque critique lors d’une réunion peut ainsi éclipser dix compliments reçus auparavant.


Il existe bien d’autres biais qui façonnent notre quotidien. Selon les nomenclatures on en compterait entre 190 et 250 !


Ces biais ne sont pas des défauts, mais des mécanismes automatiques mis en place par notre cerveau pour nous protéger. Le vrai problème, c’est qu’ils influencent nos choix sans que nous en ayons conscience. Par leur aspect systématique, ils nous guident invariablement vers le même point de vue ou la même action, sans remise en question. De ce fait, les biais cognitifs impactent nos décisions professionnelles, nos relations et même notre gestion du temps.


image de synthèse d'un cerveau
Notre cerveau, siège des biais cognitifs

Pourquoi est-ce important de les repérer ?


Autant avoir des biais cognitifs est une chose normale, autant se laisser guider par eux peut nous induire en erreur et aboutir à des situations que nous ne souhaitions pas.


Prendre conscience de nos biais permet d’éviter certains pièges.


Lors d’un recrutement, par exemple, un biais de confirmation peut nous pousser à ignorer des signaux d’alerte et nous conforter dans notre première impression.


En management, l’effet de halo peut influencer notre façon d’attribuer les tâches ou d’évaluer les performances, en créant un contexte de préférence injuste qui pourrait générer des tensions au sein de l’équipe et la démotivation des autres membres.


Et dans les prises de décision stratégiques, un biais de négativité peut nous amener à surestimer les risques et freiner l’innovation.


En entreprise, ces biais influencent la communication, la gestion de projet, le leadership et même et surtout la cohésion d’équipe. Une équipe qui s’appuie uniquement sur des expériences passées pour décider d’un projet risque de manquer d’audace. Des tensions générées par un management maladroit orienté par des biais peuvent empêcher le bon fonctionnement d’une équipe.


Il est donc indispensable de limiter les impacts des biais cognitifs sur notre comportement.


Comment limiter leur impact ?


La première étape est simple : observer. Cette étape vous permettra de prendre conscience de l’action d’un biais. En identifiant quand un biais est à l'œuvre, vous commencez déjà à en réduire l’effet.


Ensuite, posez-vous des questions : “Pourquoi ai-je cette impression ?” ou “Est-ce que je considère tous les faits, ou seulement ceux qui confirment mon idée ?”. Mettez vos impressions au défi, surtout quand vous êtes dans l’urgence ou dans un mode de pensée automatique.


Puis, favorisez la diversité des points de vue. Échanger avec des collègues qui pensent différemment aide à remettre en question nos réflexes mentaux. Mobilisez le collectif pour les évaluations, par exemple. Les outils comme les grilles d’évaluation objectives lors des recrutements ou des processus décisionnels structurés permettent aussi de limiter l’influence des biais.


Enfin, la formation et la sensibilisation aux biais cognitifs sont des leviers puissants. Plus vous en saurez sur ces mécanismes, plus vous serez capable de les repérer et de les désamorcer.


Les biais cognitifs ne disparaîtront pas, mais les comprendre permet de reprendre un peu de contrôle sur nos décisions. Et qui sait ? Peut-être que la prochaine fois que vous hésiterez entre deux options, vous saurez si c’est votre logique… ou un biais qui parle !


Envie d’en savoir plus sur ces mécanismes et comment les apprivoiser dans votre quotidien professionnel ? Parlons-en !

 

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